Les produits de placement sont exposés à un avenir incertain en raison de la crise liée au Covid-19 ; les sociétés civiles de placement immobilier en sont ainsi impactées, mais dont les lésions sont moins profondes grâce aux stratégies de mutualisation des risques mises en place par la société de gestion. La plupart des activités des locataires étant gelées, les versements des loyers peut-il alors être remis en cause ?
Les entreprises du tertiaire moins impactées
La période de confinement est à l’origine de cet arrêt momentané des activités, certes, mais les conséquences ne sont pas les mêmes pour tous les secteurs.
Il faut noter que bon nombre d’entreprises ont eu la possibilité de maintenir leur rythme de croisière. Ainsi, nombreuses sont celles qui ont su s’adapter aux nouvelles circonstances : ce sont en grande majorité les entreprises du secteur tertiaire.
Les SCPI diversifient leur patrimoine, et la plupart d’entre elles font fructifier un parc d’immeubles de bureaux, dont une importante partie semble être épargnée par les conséquences du confinement. Ainsi, les loyers provenant de ces entreprises continuent à être versés aux SCPI, ce qui garantit la continuité du fonctionnement de cette dernière ainsi que le versement des dividendes.
Les TPE plus fragilisées que les PME
Notons par ailleurs que les TPE sont plus fragilisés que les PME ; c’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’Autorité des marchés financiers recommande aux sociétés de gestion de porter attention à leur situation et réaliser une analyse au cas par cas, quitte à renoncer à 3 mois de loyers pour celles qui sont les plus affectées. Cette renonciation aux loyers ne doit pas s’étendre au-delà des 3 mois cependant.
Certains secteurs d’activité plus en difficulté que d’autres
Par ailleurs, certains domaines d’activité sont en situation de difficulté par rapport à d’autres : par exemple le secteur de l’hôtellerie, les commerces non essentiels, les ateliers d’entretien et de réparation automobile, l’industrie de l’habillement, les restaurants et les espaces de loisirs, les entreprises qui exploitent des murs d’écoles et les crèches, etc.
En revanche, d’autres secteurs ont pu maintenir le cap : les entreprises de livraison, de même que celles spécialisées au secteur de la santé, de la grande distribution, et celles liés à l’information et à la communication. Les SCPI qui ont pour locataires ces entreprises moins touchées par la crise continuent ainsi de verser leurs loyers, qu’il s’agisse d’une TPE ou d’une PME.
En conclusion, la crise n’est pas perçue de la même manière pour les entreprises. Par conséquent, ce sont les SCPI les plus diversifiées qui sont à l’abri d’une éventuelle suspension du paiement des loyers. Les sociétés de gestion peuvent également compter sur leurs provisions à travers le report à nouveau qu’elles se sont constituées. Toujours est-il que la durée de la crise économique ne peut être anticipée, tant que la crise sanitaire elle-même n’a pas été totalement maîtrisée. En effet, une novelle propagation à large portée du virus pourrait à nouveau reconduire le gouvernement à reconfiner l’ensemble de la population, ce qui va générer un nouveau blocage de l’économie, pouvant aboutir à la faillite des entreprises les moins résistantes et les plus vulnérables du point de vue financier.
Investir en SCPI pendant la période de crise n’est pas déconseillée certes. Il est néanmoins prudent de prendre toutes les mesures de précaution afin de ne pas risquer une éventuelle perte de sa mise. De plus, l’investissement en SCPI doit se faire sur le long terme ; une éventuelle carence en loyers sur une courte période pourra alors être lissée tout au long des années pendant lesquelles l’investisseur conservera ses parts.